La startup française HealShape allie bio-impression 3D et régénération mammaire avec sa bioprothèse à destination des femmes ayant subi une mastectomie.
Chaque année en France, 60 000 nouveaux cas de cancer du sein sont diagnostiqués. Cela représente 2 millions de femmes dans le monde. 40% d’entre elles subissent une mastectomie, c’est-à-dire l’ablation totale ou partielle du sein. En France, seulement 20% de ces femmes choisissent de faire une reconstruction mammaire. Ecchymoses, risques d’infection, épanchement, complications médicales, multiples opérations, douleurs, cette procédure est parfois un véritable parcours du combattant.
Sophie Brac de la Perrière a travaillé 16 ans chez Sanofi et Sanofi Pasteur avant de se lancer dans l’aventure entrepreneuriale. Avec ses cinq partenaires, elle a fondé en janvier 2020, une entreprise de médecine régénérative. Baptisée HealShape, celle-ci développe une bioprothèse pour les femmes ayant subi une mastectomie. “On espère apporter la solution qui va permettre à ces femmes de pouvoir se reconstruire à la fois physiquement et psychologiquement. Ce besoin avéré nous donne envie de déplacer des montagnes et de trouver des solutions”.
Régénérer le sein à partir des cellules de la patiente
C’est une équipe de spécialistes qui s’est penché sur cette solution innovante. Sophie Brac de la Perrière s’est associée à deux experts en ingénierie tissulaire (fondateurs de Labskin), un chercheur en impression 3D (fondateur du laboratoire 3D Fab), une pharmacienne ainsi qu’un chirurgien et chercheur, spécialiste de la biofabrication et de la bio impression. L’équipe s’est appuyée sur le brevet de bio-impression déposé en 2016 par 3D Fab et Labskin.
Cette bioprothèse est une matière poreuse biomimétique, c’est-à-dire qu’elle ressemble au tissu humain. Elle est imprimée en 3D à partir d’un hydrogel biosourcé. “On va pouvoir recréer le volume, la forme du sein de la patiente. On va également lui permettre d’avoir la sensation de son sein parce que c’est une matière très souple qui va beaucoup ressembler à du tissu humain” nous explique Sophie Brac de la Perrière.
Cette bioprothèse s’implante comme une prothèse traditionnelle. Le chirurgien va également procéder à un lipofilling. Il va prendre de la graisse sur le corps de la patiente et la réinjecter dans le sein. “Comme la bioprothèse est poreuse, ces cellules contenues dans la graisse vont pouvoir s’y implanter, la coloniser et régénérer le tissu de la patiente”. A la fin du processus, la bioprothèse se résorbe et la personne récupère son propre sein.
Avec cette bioprothèse, HealShape promet des actes chirurgicaux moins lourds, des procédures moins longues et moins complexes. Leur solution présente l’avantage d’être définitive. Actuellement, les prothèses doivent être changées tous les 10 ans.
La bioprothèse d’HealShape est encore en cours de développement. L’objectif est de pouvoir implanter chez des patientes d’ici 2 ans. La startup est actuellement en phase de “pré-clinique”, sa solution innovante nécessite encore quelques tests. “On reçoit déjà beaucoup de mails de patientes à qui on propose de rester en contact, on va pouvoir établir l’année prochaine quels seront les critères pour une implantation” nous confie Sophie Brac de la Perrière.
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