Une équipe de chercheurs de l’Université de Californie, Berkeley, a développé un modèle d’apprentissage automatique capable de décoder l’activité cérébrale. Ils l’ont utilisé pour recréer la chanson de Pink Floyd “Another Brick in the Wall”. Cette avancée pourrait avoir des implications significatives pour les futures technologies d’interface cerveau-ordinateur (BCI).
Les chercheurs ont utilisé 2 668 électrodes d’électroencéphalographie intracrânienne (iEEG) attachées au cerveau de 29 patients pendant qu’ils écoutaient “Another Brick in the Wall, Part 1,“. Ils ont découvert que les électrodes placées spécifiquement dans la région du gyrus temporal supérieur (STG) du cerveau étaient largement responsables du traitement auditif et de la perception du rythme, fournissant ainsi les meilleures données pour la reconstruction de la musique. Les résultats ont été impressionnants : l’équipe a pu recréer approximativement la chanson. Ils ont également constaté qu’avec plus de données d’électrodes dans le modèle, la chanson pouvait être reconstruite avec plus de précision.
En déplaçant les électrodes et en jouant avec le type de données collectées à partir de différentes parties du cerveau, l’équipe a pu créer différentes reconstructions de la chanson. Cela leur a permis de découvrir quelles régions du cerveau et quelles parties d’une chanson étaient les plus importantes pour la reconstruction. Ils ont découvert que le STG droit était vital pour le système. La suppression des électrodes associées au rythme a également rendu la reconstruction plus médiocre.
Implications futures et questions de confidentialité
Les auteurs de l’étude notent que les recherches futures pourraient impliquer l’ajout de plus d’électrodes pour couvrir encore plus de régions du cerveau. Ils ont également mentionné qu’ils n’avaient pas de données initiales sur la connaissance ou non des patients de cette chanson, ce qui peut affecter les résultats d’une personne à l’autre. Si cela peut inquiéter sur le volet confidentialité de l’IA, le système de captation est très personnalisé et nécessite un ensemble d’électrodes invasives ainsi qu’une une formation spécifique pour qu’il puisse créer une approximation grossière de la chanson écoutée. Il n’y a donc pas (encore) lieu de craindre que les machines lisent nos esprits et découvrent nos pensées.
En revanche, cette technologie offre beaucoup de promesses pour les interfaces cerveau-ordinateur qui pourraient permettre à ceux qui sont paralysés, ont des problèmes neurologiques, ou ne peuvent pas parler de pouvoir créer et percevoir de la musique par eux-mêmes. Des entreprises comme Neuralink et Synchron travaillent déjà sur la création de BCI, mais peu de recherches ont été faites dans le domaine de la musique. Ce type de développement pourrait aider à offrir une plus grande accessibilité à la musique à ceux dont les conditions altèrent leurs fonctions motrices.