La start-up marseillaise Seanergy a développé une technologie, la cryoséparation, qui permet de produire de l’eau potable à partir de l’eau de mer. Cette solution consomme deux fois moins d’énergie que les techniques actuelles.
La France est actuellement touchée par une pénurie d’eau douce. Pour pallier celle-ci, une start-up marseillaise a développé un démonstrateur, un outil dont le stade se situe entre le prototype et le produit destiné à la vente, capable de produire 10 m3 d’eau potable par jour. Son nom : SEANERGY (pour Sustainability and Education Program for Green Fuels and Energies in European Ports).
La technologie inventée par Hervé de Lanversin et Hubert Montcoudiol, les cofondateurs de Seanergy, se nomme la cryoséparation. Le principe est de congeler, en même temps, de l’eau pure et de l’eau salée. Alors, une séparation va avoir lieu. Des cristaux d’eau pure vont remonter à la surface quand l’eau chargée en sel va rester au fond.
Une technologie deux fois moins énergivore
La cryoséparation est une alternative à l’osmose inverse. Une pratique utilisée au Koweït par exemple, où 90% de l’eau potable provient des usines de dessalement. La cryoséparation présente quant à elle, de nombreux avantages sur l’impact environnemental, notamment le fait d’être deux fois moins énergivore que l’osmose inverse. Elle est aussi moins coûteuse et représente un danger bien moins important pour la faune et la flore. Elle ne laisse ainsi aucune saumure – solution aqueuse de sel – ni aucun produit chimique en mer.
Ces caractéristiques séduisent les investisseurs. La start-up a effectué une levée de fonds de 800 000 € en septembre. Cet argent va servir à l’assemblage du premier démonstrateur qui sera installé au deuxième semestre 2023, sur le port de Marseille-Fos.