Développé par l’école d’ingénieur l’ESITC de Caen, le projet Fresh EcoPavers vise à lutter contre les fortes chaleurs en ville. Après des expérimentations à Caen et Alençon, de nouveaux tests auront lieu en Ile-de-France.
Près de 60 degrés mesurés sur le bitume de la place de l’opéra à Paris en août 2022, une température extrême qui a mis en lumière la problématique des îlots de chaleur. Ce phénomène est présent majoritairement dans les grandes métropoles. Il représente de fortes élévations de chaleur dans les endroits plutôt minéraux. Soit, les quartiers où il y a moins d’arbres, plus de bitume et de pierres. Pour y remédier, l’ESITC Caen a développé à partir de septembre 2020 un projet de pavé drainant à base de déchets de coquillages, son nom « FreshEcoPavers ».
L’idée est de remplacer les graviers (ressource épuisable) par des déchets coquilliers (coquilles Saint-Jacques, huîtres, pétoncles) en poursuivant l’objectif de restituer la fraîcheur du sol et crée ainsi des îlots de fraîcheur.
À l’origine, ce pavé visait surtout à améliorer l’évacuation des précipitations et ainsi prévenir les risques d’inondations. Il répondait également à une demande locale de recyclage de coquilles disponibles en grandes quantités sur le littoral. « Il faut savoir qu’en France, près de 150 000 tonnes de déchets coquilliers sont issues de la consommation », affirme Eric Colmard, prescripteur travaux publics et aménagements chez Alkern France.
Paris, prochaine étape avant un déploiement national ?
Aujourd’hui, c’est l’entreprise Alkern qui récolte les déchets de coquillages. Ceux de la ville de Saint-Omer (Pas-de-Calais) notamment. Puis elle est chargée de fabriquer les pavés et les commercialiser. Des premières expérimentations ont déjà été menées à Caen et à Alençon afin d’avoir des données factuelles sur les bénéfices de ce pavé. Un nouveau site sera bientôt déployé dans la capitale pour effectuer des tests. Une étape clé pour un déploiement plus important à l’échelle nationale et peut-être au-delà de nos frontières ?
Dans tous les cas, Fresh Ecovapers est un projet qui s’inscrit dans une démarche de lutte contre le réchauffement climatique. De plus en plus d’incitatives se développent dans les grandes villes d’Europe. En Serbie par exemple, les bancs publics conservent le dioxyde de carbone et produisent de l’oxygène. Londres encore, a mis au point un projet permettant de récupérer la chaleur libérée par le métro pour la distribuer à certains foyers. Ou encore à Séville, un programme vise à recycler les tonnes d’oranges perdues de ses rues en électricité.