Noonoouri, une chanteuse pop entièrement créée par intelligence artificielle, a signé un contrat avec le géant de l’industrie musicale, Warner Music. Cette entité virtuelle, créée par le designer allemand Joerg Zuber, a sorti son premier single, “Dominoes”. Elle est considérée comme la première chanteuse pop IA à décrocher un tel contrat.
La voix de Noonoouri, une influenceuse artificielle, a été créée grâce à l’IA en se basant sur la voix d’une vraie chanteuse modifiée pour lui donner un son distinct. En collaboration avec le DJ allemand Alex Faber, elle vient de sortir son premier single “Dominoes”. Les royalties de la chanson seront partagées entre la maison de disques, le DJ et le créateur du personnage artificiel.
Comme d’autres personnages de ce type, Noonoouri est plus qu’une simple image ou animation, elle a été dotée d’un véritable caractère, d’une biographie – elle a 19 ans et vient de Munich – et de comptes sur les réseaux sociaux. Une équipe de 15 personnes gère son activité en ligne. Lorsque le personnage a été dévoilé en 2018, elle est devenue la première création de ce type à décrocher un contrat de mode, signant avec Dior, Valentino ou Balenciaga et se positionnant comme la première “influenceuse virtuelle”.
Impact de l’IA sur l’industrie musicale
La signature avec Warner ouvre de nouvelles possibilités à d’autres d’artistes et personnalités synthétiques. Mais l’incursion de l’IA dans l’industrie musicale suscite des préoccupations. Le syndicat des musiciens au Royaume-Uni a appelé à un contrôle législatif plus strict sur ce sujet. Naomi Pohl, secrétaire générale du syndicat, a déclaré à The Telegraph que l’IA reste une menace pour l’ensemble de l’écosystème de l’industrie musicale, jusqu’à ce qu’un cadre plus solide soit mis en place.
En dépit de ces préoccupations, les avancées de l’IA ont conduit à des initiatives intéressantes. YouTube et Universal Music par exemple, ont récemment lancé un incubateur pour l’IA générative dans la musique. Autre exemple, le dernier single des Beatles devrait sortir cette année après avoir été achevé avec l’aide de l’IA. Et si l’IA n’était pas vouée à remplacer les artistes mais à les accompagner ? C’est le pari de Jean-Claude Heudin qui a conçu Angelia, une sorte d’“hyperinstrument”.