Pour la première fois, un vaccin antipaludique s’est avéré efficace à 77%. C’est l’espoir d’un remède contre cette maladie qui fait plusieurs centaines de milliers de morts par an.
Le paludisme tue chaque année plus de 400 000 personnes, principalement des enfants d’Afrique subsaharienne. En 2019, 229 millions de personnes l’ont contracté et en 2020, le Burkina Faso a enregistré pas moins de 11 millions de cas. Cette maladie mortelle est causée par des parasites transmis par les piqûres de moustiques. Jusqu’à présent, le vaccin le plus efficace ne l’était qu’à 55%, bien loin des 75% exigés par l’OMS. Pour la première fois, un vaccin antipaludique s’est montré efficace à 77% dès les premières phases de test.
Un vaccin efficace sans effet indésirable
Les travaux de recherche ont été menés par l’unité de recherches cliniques de Nanoro au Burkina Faso et leurs partenaires de l’université d’Oxford au Royaume-Uni. Les chercheurs ont fait appel à 450 enfants âgés de 5 à 17 mois dans la région Centre-Ouest du Burkina Faso. Ils les ont répartis en trois groupes de 150. Un premier groupe a reçu le vaccin, baptisé R21/Matrix-M, à une faible dose. Un autre groupe l’a reçu à une plus forte dose. Le dernier groupe a reçu un vaccin de contrôle, le vaccin antirabique. Ils ont reçu trois doses à un mois d’intervalle, les chercheurs ont ensuite examiné le comportement du vaccin, notamment sa tolérance et son efficacité.
Sur 12 mois, le vaccin s’est avéré 77% efficace pour le groupe ayant reçu la dose la plus élevée et 71% dans le groupe ayant reçu la dose la plus faible. Surtout, aucun effet indésirable n’a été rapporté.
Une phase 3 de test va être mise en place dans quatre pays dont le Burkina Faso, la Tanzanie et le Kenya. Le vaccin sera testé sur 4800 enfants âgés de 5 mois à 3 ans.