Des scientifiques finlandais sont à l’origine d’une nouvelle technique pour produire du café. Elle permet de cultiver de manière durable l’une des boissons les plus consommées au monde. Ce nouvel or noir provient d’un amas de cellules récupérées d’une plante de café. Les conditions de température, de lumière et d’oxygène sont étroitement contrôlées dans un bioréacteur. La boisson n’est pas moulu à partir de grains, mais plutôt cultivé à partir d’un groupe de cellules de caféier. Une fois torréfiée, la poudre peut être infusée de façon habituelle. « C’est vraiment du café, car il n’y a rien d’autre dans le produit », explique Heiko Rischer, directeur de l’institut de recherche technique finlandais. Son équipe de chercheurs pense que leur café éviterait bon nombre de pièges environnementaux associés à la production de cette boisson. C’est aujourd’hui un produit problématique. C’est en partie à cause de la hausse des températures mondiales qui rend les plantations existantes moins productives. Les agriculteurs doivent défricher des zones de plus en plus grandes de forêt tropicale pour de nouvelles cultures. Des mesures qui menacent de nombreux écosystèmes.
Test de goût
Pour les amateurs, la clé du succès, c’est le goût. La variété cultivée en laboratoire n’a pas encore été testée à grande échelle. Jusqu’à présent, seul un panel d’analystes sensoriels est spécialement autorisé à essayer la nouvelle infusion. Ce café garde un statut de “nouvel aliment”. Par rapport à la boisson classique, le café cellulaire est moins amer, c’est dû à une teneur en caféine légèrement inférieure. Rischer estime qu’il faudra au moins quatre ans avant que le café cultivé en laboratoire n’obtienne l’approbation réglementaire. Avec l’obtention d’un soutien commercial il pourrait s’asseoir aux côtés de son cousin conventionnel sur les étagères. C’est alors le pari que le laboratoire finlandais s’est fixé pour mettre en avant de nouvelle façon de consommer.