Work in progress : des alternatives synthétiques à l’huile de palme

Dans l’espoir de ralentir la déforestation résultant de la culture du palmier à huile, de nombreuses startups cherchent à créer de l’huile de palme synthétique en laboratoire. 

 

“Une plantation de palmiers à huile réduit de 90% le taux de biodiversité par rapport à une forêt tropicale primaire”, explique la WWF sur sa page dédiée. Autre chiffre alarmant, en Malaisie par exemple, elle serait responsable de 80% de la déforestation.  

 

Les méthodes de production de l’huile de palme sont donc à améliorer pour éviter le déboisement des forêts et la disparition de la biodiversité. Aujourd’hui, les alternatives naturelles à l’huile de palme sont peu convaincantes, qu’il s’agisse de l’huile de coco, de soja ou de maïs et l’huile de palme reste encore l’huile végétale la plus utilisée.

 

Face à ce constat, plusieurs startups dans le monde travaillent sur des versions synthétiques, mais produire de l’huile de palme synthétique à grande échelle est un défi de taille. 

 

Des méthodes diverses

 

​​L’année dernière, une startup appelée C16 Biosciences a ouvert un laboratoire pour développer une alternative microbienne à l’huile de palme. Elle est soutenue par  le fonds d’investissement pour les solutions climatiques de Bill Gates à hauteur de 20 millions de dollars. Une autre startup, californienne, Kiverdi, travaille également à la fabrication d’une huile synthétique crée à partir de carbone capturé dans l’atmosphère. 

 

Une autre entreprise, Xylome, a récemment envoyé les premiers lots de son alternative à l’huile de palme – appelée Yoil – à des grands fournisseurs pour réaliser des tests. Cette huile synthétique provient d’une souche de levure, développée à partir d’une espèce productrice d’huile appelée Lipomyces starkeyi. Pour grossir, ce micro-organisme est nourri au sirop de maïs.

 

L’huile de cette souche est similaire à l’huile de palme, un mélange solide à température ambiante et liquide à température corporelle. Il serait parfait pour les enrobages de chocolat, les savons et les cosmétiques. 

 

L’avantage que présentent ces huiles microbiennes, c’est la possibilité d’être produites n’importe où dans le monde. Cela réduirait ainsi la distance entre l’usine et le consommateur, et donc une partie des coûts environnementaux. Si ces huiles microbiennes représentent une réelle alternative, il existe un frein de taille : le prix. Dans le scénario le plus probable, elles seraient environ quatre fois plus chères que l’huile de palme cultivée. Pour le moment, ces alternatives sont encore à l’étude. 


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