Depuis février 2021, les employés d’Arval France peuvent faire le trajet entre la gare de Rueil-Malmaison et le siège de l’entreprise en navette autonome. C’est une première en Ile-de-France pour un acteur privé.
Les véhicules autonomes sont le futur de la mobilité. En France, la mobilité autonome collective ne cesse de se développer : train, bus, navette. Le 13 septembre dernier, la RATP a mis en place le premier bus autonome en France. Il circule sur la ligne 393 à Sucy-Bonneuil dans le Val de Marne. Pour l’instant, ce véhicule de 12 mètres de long n’accueille pas de voyageurs, mais il roule en conditions réelles de circulation. Selon certaines projections, 13% des bus pourraient être autonomes d’ici 2035.
Des acteurs privés se lancent aussi dans l’expérimentation de transports en commun autonomes. A Rueil Malmaison, Arval France, leader de la location longue durée et des solutions de mobilité, expérimente depuis le mois de février 2021 une navette autonome sur route ouverte.
Une navette 100% électrique sur routes ouvertes
Ce sont deux navettes qui circulent en continu sur les heures de pointe, de 8 heures à 10 heures et de 17 heures à 20 heures. Baptisées EVAA, “Expérimentation de Véhicules Autonomes Arval”, elles sont le service du dernier kilomètre. Toutes les cinq minutes, elles font la route entre la gare RER de Rueil Malmaison et le siège social d’Arval, un trajet d’environ 800 mètres. Chaque navette peut transporter une dizaine de personnes, pour le moment seulement des employés d’Arval.
EVAA est une navette 100% électrique, fabriquée en France. Elle fonctionne avec des radars et un téléguidage satellite. Pour le moment, sa vitesse est de 13 km/h, mais progressivement elle devrait atteindre une vitesse de pointe de 20 km/h. “Il faut que la navette puisse aller à une vitesse suffisante pour justifier de ne pas faire le trajet à pied, mais c’est déjà le cas aujourd’hui”, explique Karen Bruno, directrice marketing et digital chez Arval France. Une soixantaine de personnes la prend chaque semaine.
Les navettes roulent sur route ouverte, il a donc fallu aménager la voirie. “On a un trajet qui est assez simple. On a essentiellement apporté quelques travaux de voirie, on s’est assuré d’un élagage régulier des plantations le long de la voirie, de mettre quelques panneaux pour prévenir les autres usagers de ce qui se passe sur ce tronçon, mais dans l’ensemble ça a été fluide”. Arval a laissé l’exploitation d’EVAA à la RATP : “elle nous apporte son savoir-faire en matière de mobilité autonome”.
Un service proposé à ses clients
Il a fallu 6 mois pour mettre en place le projet. Cette technologie se veut complémentaire aux transports en commun, en substitution de la voiture individuelle personnelle. Arval est très attaché à développer des technologies qui ont un impact positif sur l’environnement. “Nous voulons améliorer la qualité urbaine, en particulier la congestion en matière de circulation, mais également la sécurité routière”.
Arval a reçu le soutien financier de la ville de Rueil Malmaison à partir d’un fonds d’innovation apporté par la région. Arval va continuer à mener l’expérimentation en 2022, en allongeant le trajet ou en embarquant d’autres sociétés du quartier dans le projet, peut-être même ouvrir à tous les usagers en se déplaçant en centre-ville. La première intention de la société est de proposer ce service de navettes à ses clients entreprises. Elles pourraient également être utiles à certains hôpitaux ou universités.