Cinq étudiantes nantaises ont mis au point une paille “antidrogue” qui peut détecter le GHB dans une boisson.
Depuis plusieurs mois, les témoignages d’agressions sexuelles et de viols affluent sur les réseaux sociaux. Avec le hashtag #balancetonbar, les jeunes femmes dénoncent le même mode opératoire : elles sont droguées à leur insu dans des bars et boîtes de nuit. La drogue, majoritairement du GHB (acide gamma hydroxybutyrique, aussi appelé drogue du violeur), est déposée dans les verres. Inodore et incolore, elle est très difficilement détectable.
C’est en lisant ces témoignages que cinq étudiantes nantaises ont eu l’idée de créer une “paille antidrogue”. Leïa Schwartz-Le Bar, Roxane Viel, Emma Mériau, Agathe Samson et Eloïse Tomeï étudient en troisième année de licence LEA section commerce international. Elles ont l’idée de cette paille en septembre dernier, dans le cadre d’un cours sur les innovations et l’entrepreneuriat. “On devait construire un business plan autour d’une innovation” expliquent-elles à BFMTV. “On s’est dit que commercialiser une paille antidrogue ce serait une bonne idée parce qu’on connaît toutes, de près ou de loin, quelqu’un qui a été victime de ce fléau”. Le groupe réalise alors un sondage afin de savoir jusqu’à quel point cette menace est présente en milieu universitaire. Sur les 1000 réponses reçues, plus de 50% des répondants rapportent qu’un membre de leur entourage en a été victime. 80% des sondés font part de leur inquiétude, femmes comme hommes.
Vert foncé = GHB
Cette étude les convainc de se lancer. Elles mettent donc au point une paille en acier inoxydable capable de détecter le GHB dans un verre. Celle-ci est dotée d’un arceau jaune. S’il se retrouve en présence de la drogue, il devient vert foncé. Le dispositif doit permettre de savoir au premier coup d’œil s’il y a un risque d’avoir été drogué.
Pour le moment, leur concept n’est qu’à l’état de projet. Les cinq jeunes femmes ne savent pas encore si elles veulent commercialiser l’objet. Mais elles ont d’ores et déjà fait appel à une chimiste pour vérifier la faisabilité de cette paille. En 2013, des chercheurs israéliens de l’Université de Tel-Aviv avaient mis au point une paille semblable, en plastique.
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