3 questions à Alain Chaix, président de Skincasts, une startup qui imprime des attelles 3D 

Basée à Arles, l’entreprise Skincasts imprime des attelles 3D. Cette startup développe des attelles innovantes, confortables et respirantes. Elles s’adaptent à de nombreuses parties du corps (bras, poignets, jambe) et ont d’autres avantages. 

 

Comment l’idée de créer des attelles imprimées en 3D s’est-elle développée ? 

  Durant le premier confinement, mon ami le Dr Redha BELAL, responsable du service orthopédique de l’hôpital d’Arles, m’en a fait la demande. L’idée était d’imaginer, de concevoir, de développer une attelle du « Futur » capable de remplacer les moyens de contention actuels qui présentent de nombreux inconvénients (incompatibles avec l’eau, génèrent de la macération, provoquent de mauvaises odeurs et de terribles démangeaisons). Nous nous sommes mis à l’ouvrage, et avons donc travaillé ensemble de nombreux mois avec des chirurgiens experts orthopédistes et des ingénieurs, pour inventer et mettre au point une attelle de nouvelle génération. Cette attelle a été testée sur plusieurs centaines de patients de toutes catégories pour traiter tout type de traumatismes. 

 

Pouvez-vous détailler la technologie des attelles skincast ? Recherches, processus de création ? 

  Notre attelle Skincasts est une première mondiale qui offre des avantages considérables sur le plan du traitement médical. En effet, elle permet de commencer beaucoup plus tôt la rééducation en balnéothérapie et de reprendre plus rapidement une activité normale. Elle offre aussi un meilleur suivi médical grâce à sa radio-transparence et sa réglabilité qui compense l’amyotrophie du membre qui s’opère au bout de quelques jours d’immobilisation. Et cette attelle 3D ne coûte pas plus cher. Son prix est du même ordre que celui des dispositifs en plâtre, en résine ou en plaque thermoformée. Donc aucun surcoût n’est apporté par l’innovation technologique.

Pour créer cette attelle nous fonctionnons en plusieurs étapes. D’abord, le patient rencontre un chirurgien orthopédique ou un médecin traumatologue qui lui prescrit l’attelle. Le membre traumatisé est ensuite « scanné » grâce à un Ipad équipé de l’application dédiée. Ce « scan » est instantanément envoyé à nos ingénieurs. Dès  sa réception, l’ingénieur le traite et conçoit l’attelle sur mesure sur le membre virtuel du patient. Il l’envoie ensuite à l’impression. Une fois l’attelle réceptionnée par le thérapeute, celle-ci est positionnée sur le patient. La pose est indolore et évite le déplacement fracturaire grâce à sa conception bivalvée.

 

Quels sont les nouveaux objectifs pour la startup Skincast ? 

  La structure Skincasts est aujourd’hui équipée de 10 imprimantes 3D capables de produire 1500 attelles par mois et environ 20 000 attelles par an. Nous avons pour objectif en 2022 de signer de nombreux contrats avec les hôpitaux, les cliniques privées, les SOS mains, ainsi que les réseaux pharmaceutiques. Le but étant de faire tourner à fond nos imprimantes 3D d’ici la fin de l’année. Notre objectif est d’agrandir l’atelier de production pour passer à 30 imprimantes 3D, afin d’atteindre une capacité de production de 5000 attelles par mois (soit 60 000 attelles par an). Nous souhaitons proposer nos attelles sur le marché international : en Europe, au Mexique, aux Etats-Unis, au Canada, et au Japon.


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