La Fabrique NOMADE, trait d’union entre les migrants et leur savoir-faire

A Paris, l’association La Fabrique NOMADE aide les artisans d’art migrants et réfugiés à s’insérer professionnellement. 

 

Inès Mesmar fonde l’association La Fabrique NOMADE en 2016. L’idée naît d’une discussion avec sa mère, sur son départ de Tunis. Elle découvre qu’elle était couturière avant d’immigrer, et qu’elle a dû abandonner son métier en arrivant en France. La jeune femme rencontre d’autres migrants qui ont dû abandonner leur métier initial pour devenir employés d’entretien, peintre en bâtiment, etc… Elle décide de leur venir en aide

 

Avec son association, Inès Mesmar veut favoriser l’insertion professionnelle des artisans migrants et réfugiés en France. En lien avec les structures d’accueil et d’accompagnement des réfugiés en Ile-de-France, elle permet à des couturiers, brodeurs, bijoutiers et autres de renouer avec l’artisanat.  Le programme dure 6 mois, il leur permet de développer leurs compétences, leur autonomie. Il leur propose également des cours de français pour les aider à mieux s’intégrer. En 2018, La Fabrique NOMADE ouvre son local au Viaduc des Arts à Paris. La formation initiale devient un dispositif de formation certifiant de 9 mois. Comme l’explique sa fondatrice, La Fabrique NOMADE a accompagné plus de 50 personnes sur 20 savoir-faire et  28 nationalités différentes depuis son lancement. “En 6 ans d’existence, 76% des artisans qui sont passés par l’association ont été intégrés”

 

L’année dernière, La Fabrique NOMADE a lancé son atelier d’insertion textile. Il réalise des prestations de prototypages et produit des pièces en petite et moyenne séries pour des maisons de luxe comme Dior ou Agnès B.

 

Trait d’union entre artisans réfugiés et créateurs 

 

Les travaux que ces artisans vont réaliser au sein de l’association sont comme un CV qu’ils peuvent ensuite présenter lorsqu’ils cherchent un emploi. Pour cela, une collection baptisée Traits d’union est proposée chaque année. Elle est le fruit d’une collaboration entre les artisans réfugiés et des designers. 

 

Le 10 mars dernier, la Fabrique NOMADE présentait Traits d’union 6. Inès Mesmar a décrit cette nouvelle collection comme “profondément urbaine et chic par ses lignes souples et sinueuses, aux formes graphiques contemporaines. Elle symbolise le parcours résilient de nos artisans qui les conduit en fin à l’exercice de leur métier en France”.  Pour cette 6e édition sur le thème de l’onde, trois créateurs ont accompagné huit artisans : Richard Descours en couture, Matthias Schneider en bijouterie et José Levy et broderie. Les artisans en formation sont afghans, sri lankais, sénégalais ou encore congolais. Fanie Lumba Lumba était couturière en République Démocratique du Congo. Arrivée en France, elle s’est retrouvée préparatrice de commandes dans une grande enseigne de prêt-à-porter. “L’association m’a permis de me souvenir de ce que j’étais là-bas, de son essence fondamentale de couturière.  

 

Les artisans, c’est la base de tout pour un groupe comme le nôtre. Sans ces artisans, LVMH serait une coquille vide. Ils en sont l’âme a déclaré Antoine Arnault, lors du vernissage de la collection. Le groupe LVMH est partenaire de la Fabrique NOMADE depuis 2019. Il a notamment ouvert les portes des ateliers de ses Maisons pour favoriser le partage et susciter des rencontres. Les créations de la collection sont disponibles sur la boutique en ligne de l’association. 

 

En 2022, l’association va déménager dans un nouvel atelier de 300 m². D’ici 3 ans, Inès Mesmar espère accompagner plus de 60 artisans. 


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