Jusqu’à fin 2022, l’exposition “Revivre” du Muséum d’Histoire naturel de Paris vous propose de découvrir des espèces disparues grâce à la réalité augmentée.
Et s’il vous était donné la possibilité de voir de vos propres yeux des espèces disparues depuis plusieurs années, voire des siècles ? C’est ce que propose actuellement le Muséum d’Histoire naturelle de Paris avec son exposition “Revivre”.
Si vous êtes familier du Muséum d’Histoire naturelle, vous avez pu vous balader dans l’impressionnante Galerie de l’Evolution. Mais vous êtes vous déjà arrêté dans certaines des salles annexes ? Dans la salle des Espèces menacées et disparues, le Muséum présente depuis le 16 juin une exposition en réalité augmentée (AR).
“Sensibiliser à la cause du vivant”
Le voyage dans le temps du visiteur commence dès son arrivée dans la salle. Equipé de lunettes AR, il déambule à travers la salle à la rencontre d’animaux disparus. Devant chaque vitrine, l’animal va s’animer devant lui, à la manière d’un hologramme. Une dizaine d’espèces est présentée, de différentes familles d’animaux. L’objectif est de “montrer la diversité du vivant” explique à briefstory Marie Wacrenier, responsable du service muséographie et technique du Muséum. “Revivre” a aussi pour but d’exposer le rôle de l’humain dans l’extinction de ces espèces.
L’exposition est une collaboration entre le Muséum et SAOLA, un studio de création en réalité augmentée destiné aux lieux de culture. Elle s’appuie sur la collection déjà existante, mais aussi sur le travail des chercheurs du Muséum et ses archives. Le commissariat scientifique a également utilisé des descriptions d’explorateurs ou des croquis pour certaines espèces disparues depuis plusieurs siècles, comme le dodo ou la rythine (vache de mer ndlr). “L’intérêt c’est de créer l’émerveillement par immersion dans une histoire racontée. […] Et par le biais de cet émerveillement sensibiliser à la cause du vivant” commente Marie Wacrenier.
La réalité augmentée au service de l’Histoire
Pour “Revivre” le Muséum a fait le choix de la réalité augmentée. “La réalité virtuelle projette le visiteur dans un environnement virtuel. La réalité augmentée s’ancre dans le réel. […] L’intérêt est de pouvoir vivre une expérience collective”.
Pour réaliser l’exposition, il a fallu sept mois d’écriture, et environ six mois de travail sur l’aspect technologique. Les équipes du studio SAOLA ont d’abord modélisé en 3D et animer les animaux. Il a ensuite fallu scanner entièrement la salle. “C’est une salle patrimoniale avec une architecture assez complexe. L’intérêt du projet était qu’il ne dénature pas la salle mais s’ancre vraiment dans son architecture” explique la responsable du service muséographie. Les équipes de modélisation sont venues plusieurs fois sur site pour tester les inscrustations. “Il fallait s’assurer que le Thylacine (ou tigre de Tasmanie ndlr) saute bien sur la vitrine et pas à côté, ou encore que le scarabée aptère d’Angola fasse bien rouler sa bouse sur le sol de la salle” ajoute Marie Wacrenier.
Le son a également une place très importante dans l’expérience. Binaural et spatialisé, il guide le visiteur tout le long de la visite et lui permet de créer une proximité avec les animaux. “Vous allez entendre le cri du tigre de Tasmanie sur votre gauche, vous allez vous retourner et le voir”. Il immerge pleinement dans l’histoire racontée.
Au Muséum d’histoire naturelle, la technologie est l’avenir des expositions. “Notre richesse c’est nos collections et on continuera à s’en servir comme support de savoir”. Mais le musée veut allier les collections historiques à des dispositifs de médiation qui correspondent aux visiteurs d’aujourd’hui. “Ça fait partie de l’identité du Muséum ce voyage dans l’histoire qu’on propose à nos visiteurs. On est convaincu que l’émerveillement est un vecteur de diffusion des savoirs” conclut Marie Wacrenier. L’exposition est visible jusqu’à fin 2022.
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