L’expéditeur Jean-Louis Etienne a mis au point le Polar Pod, un bateau vertical. Il doit dès 2023 explorer entièrement l’océan Austral. C’est la première fois qu’un tel projet sera mené.
Un navire vertical pour dériver dans les eaux de l’océan Austral, c’est le projet de l’explorateur et scientifique Jean-Louis Etienne. Le 16 mars dernier, après six années de travail, de conception de maquettes, d’essais dans des bassins à vague, le septagénaire a annoncé que son projet “Polar Pod” lancerait sa première expédition fin 2023.
Polar Pod, c’est un navire vertical, sans coque et sans moteur. Il possède un tirant d’eau de 80 mètres et un lest de 150 tonnes qui lui permet de se planter dans les masses d’eau profondes. La tour sera composée de 80 m². Une équipe de quatre scientifiques, trois marins et un.e cusinier.e y vivra. Elle sera relevée tous les deux mois. Sa structure a été pensée pour rester stable, malgré le vent et les très fortes houles. Le navire se laissera porter par le courant, six éoliennes apporteront l’énergie nécessaire à la vie à bord.
C’est avant tout un laboratoire à bord duquel des scientifiques et des marins se relaieront. Pendant trois ans, il dérivera dans les eaux du puissant courant circumpolaire antarctique. Il effectuera deux tours du monde qui lui permettront de mener des recherches scientifiques jusqu’ici inédites.
Première expédition scientifique de cette envergure
L’expédition est portée par Jean-Louis Etienne, ainsi qu’un groupe de scientifiques, sous la coordination d’un comité directeur associant le CNRS, le Cnes et l’Ifremer. C’est la première fois qu’un projet d’une telle envergure est mené dans cette région du globe. Jamais cet océan a été étudié sur une période aussi longue et sur toute sa surface.
La mission a cinq objectifs. Le premier : comprendre les échanges atmosphère-océan. Les scientifiques étudieront ainsi l’amplitude et la variabilité spatiale et temporelle de ces échanges. Le but est de comprendre ces phénomènes et de les représenter dans de futurs modèles. Le deuxième est de développer les observations à distance (satellite, acoustique). Des hydrophones fonctionneront en continu, à plus de 75 mètres de profondeur pour réaliser un inventaire sonore sous-marin et développer des outils de détection. Les scientifiques auront également pour mission de recenser la biodiversité de la région et l’impact de l’activité humaine, notamment au niveau de la pollution de l’air et de l’eau.
L’avancement et les résultats de cette expédition feront l’objet de films et d’expositions immersives pour sensibiliser aux enjeux de la recherche océanographique.
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